Imaginer, avec l’aide de Duchamp, « un robinet qui s’arrête quand on ne l’écoute pas ». S’entendre, avec le soutien de Ionesco, sur « un dialogue de sourd ».
Se demander, avec Beuys, si « le silence de Marcel Duchamp n’est pas surestimé ».
Soigner, avec Reik, « un ver d’oreille ».
Écouter, avec Cage, 4’33.
Construire, avec Szendy, « une histoire de nos oreilles ».
Penser se taire.
Bernard Blistène propose ici, écoute et images à l’appui, parmi d’autres, quelques recettes au fil de blabla et pouët-pouët, discours creux et paroles inutiles mêlant verbigérations, jactances et autres gnagnagnas pour celles et ceux « qui connaissent la musique ». Il saura aussi à l’occasion, manier l’esprit de sérieux.
Bernard Blistène, Directeur honoraire du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou, est aujourd’hui à la retraite, ce qui ne l’empêche pas de se remuer. Il mêle autant qu’il le peut, esprit de sérieux et intérêts pour tout ce qui conduit à « corriger les mœurs en riant » : Dada, Lettrisme, Situationnisme, Fluxus et etc. Il constate qu’il est désormais difficile de privilégier l’humour, au risque de tomber dans l’agélaste.
Bernard Blistène vient de publier des choses sur l’Arte Povera, la photographie, l’Art brut mais aussi sur Georg Baselitz et ses dernières œuvres, réalisées à l’aide de son fauteuil roulant.
Bernard Blistène a conçu de très nombreuses expositions autour et alentour du sujet qui nous préoccupe, parmi lesquelles : « Danses tracées (1991), Poésure et Peintrie (1993), Poésie directe (1993), L’Esprit Fluxus (1995), Un Théâtre sans théâtre (2007). Il a également imaginé « pour le plaisir de tous », le Nouveau festival du Centre Pompidou (2009-2015), un rendez-vous quotidien, inter-pluri-multidisciplinaire ainsi qu’avec tambours et trompettes « Les rendez-vous du Forum », très sonores et très bruyants.