Vincent Barras

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Vincent Barras
Photo 1 : Vincent Barras, Fondation Jan Michalski © Wiktoria Bosc

Vincent Barras présente 5 projets lors de la Biennale Son 2

Des projets de, sur et avec John Cage, Dieter Roth, Caroline de Cornière, Michèle Métail, Thierry Raboud & Lucien Mullener, Cia Rinne, Jonathan Dumani, Olivier Cadiot, Julien d’Abrigeon, Laura Vazquez

 

Empty Words de John Cage

Performance par Vincent Barras
La Centrale, Sion
Du 26 septembre2025 à 19h20 au 27 septembre 2025 à 7h24

EmptyWords, œuvre de l’artiste nord-américain John Cage (1912-1992), actif dans la musique, la danse, les arts visuels, l’écriture, l’écologie, fut composée entre 1973 et 1975. Cette œuvre, pour voix seule avec accompagnement de projections des dessins de Thoreau, très rarement exécutée du fait de son caractère radical et extrême, est conçue pour être performée, selon les indications données par Cage, de la tombée de la nuit à l’aube, en quatre parties de 2 heures chacune, séparées par des pauses de 30 minutes. Elle utilise un mélange de mots, de syllabes, de lettres tirées, par des opérations de hasard, du Journal de Henry David Thoreau, philosophe américain du 19e siècl

EmptyWords vise, selon les termes du compositeur, à abolir la frontière entre langage et musique, par un long processus de transformation. « Que peut-on faire avec le langage ?L’employer comme un matériau. Il y a cinq sortes de matériaux : les lettres, les syllabes, les mots, les groupes syntaxiques, les phrases. Un texte peut n’être constitué que de lettres, ou que de syllabes, ou que de mots ;uniquement une chaîne de groupes syntaxiques ; de phrases ; ou une combinaison de lettres et syllabes. La première partie élimine les phrases ; la deuxième partie exclut aussi les groupes syntaxiques ; la troisième omet encore les mots ; la quatrième n’admet plus que les lettres et les silences. » (EmptyWords – Writings ’73-’78, Wesleyan University Press, 1980).

Au cours de la performance, Empty Words se révèle progressivement comme un poème où les éléments sémantiques du langage se dissolvent progressivement dans leur matérialité sonore, déjouant les mécanismes sémantiques et les repères sensoriels, accomplissant une« démilitarisation du langage ». En évacuant la charge du sens plein, les « mots vides » transforment leurs propres potentialités expressives en purs événements sonores, deviennent, pour le public, porteurs de toutes les significations possibles : « une langue que l’on peut aimer sans qu’elle soit comprise ».

Pour l’interprète, et pour le public : Chercher (tout haut) une manière de lire, ou d’écouter. Changer de fréquence. Monter puis descendre : aller vers les extrêmes. Faire de la musique en lisant tout haut. Lire. Respirer. Faire en sorte, jusqu’à ce que la langue ne dise rien du tout. Se tenir là toute la nuit en train de lire, ou d’écouter. Jusqu’à l’aube, au moment où la musique de la langue et les sons extérieurs viennent s’interpénétrer. Au matin, la langue est devenue musique.

La performance sera également diffusée en streaming. Pour le public présent, elle s’articule avec une dégustation de champignons (et autres produits de cuisine macrobiotique, selon des recettes de John Cage) lors des trois pauses, en collaboration avec l’Association cantonale valaisanne de mycologie qui a son stamm (pour la section de Sion) à la Centrale électrique de Chandoline.

Elle sera accompagnée d’une exposition, dans les vitrines de l’Usine de Chandoline, de matériaux d’archives cagiennes : photographies, partitions, livres, pochettes, diverses publications.

 

Archives Cage

Exposition curatée par Vincent Barras

Photographies, partitions, livres, pochettes, diverses publications, permettent au public de faire plus ample connaissance avec l’artiste multiple (musicien, poète, plasticien, essayiste, mycologue, que fut John Cage (1012-1992), dont l’influence sur les arts d’aujourd’hui demeure sans pareille.

Rotor

Création sonore de Vincent Barras

Rotor, pièce sonore est créée spécifiquement pour la Biennale Son 2, dans le cadre de l’exposition des œuvres sonores présentées à cette occasion à la Centrale, ancienne usine électrique de Chandoline. Elle prend place au côté des quatre autres cabines sonores, lesquelles présentent des œuvres qui travaillent toutes le rapport entre langage, oralité, écriture et projection sonore.

Rotor se base sur l’autobiographie de 5c années, long récit halluciné de l’artiste suisse Dieter Roth, rédigé en 1980, paru dans la traduction française qu’en a effectuée Vincent Barras en 2021 pour la revue L’Ours blanc, ainsi que sur l’œuvre poétique de l’artiste, qui fut, en tant qu’éditeur et auteur, l’une des figures centrales du mouvement de la poésie concrète dans les années1950-60.

Au sein de l’œuvre proliférante, tourbillonnante, aux apparences chaotiques, de Roth, la question du son et de la musique s’avère centrale. Rotor, création sonore, s’attache à cet aspect peu connu du travail de Roth, en se fondant en particulier sur la production poétique de l’artiste.

corps entiers 

Performance pour danseuse et orateur
Caroline de Cornière (danse) / Vincent barras (parole)
Diffusion sonore : Thierry Simonot

La Centrale, Sion.
26 octobre 2025, 12-18h

corps entiers, performance réalisée par les deux auteur/trice et interprètes Vincent Barras et Caroline de Cornière, consiste dans le désir, utopique, de dire tout le corps par les moyens simultanés et combinés du langage verbal (parler)et du langage gestuel (danser). La performance se déroule sur une durée longue (6h), de manière à faire éprouver au public l’expérience de l’histoire en cours de leur propre corps. Ce double discours est souligné, élargi, par le travail de diffusion sonore et de lumière deThierry Simonot.

parler

corps entiers est une conférence ininterrompue, improvisée à l’instant même où elle se déroule, qui commence à la tombée de la nuit et finira au lever du jour, ou l'inverse, selon la saison, le lieu et l’événement dans lequel elle s’inscrit. La parole est créée au fil du discours, sans autre support que la mémoire du corps de l'orateur, qui expose en un discours organisé en temps réel, au fur et à mesure du déroulement de la performance, l'ensemble de ce qu’il sait, s’imagine, est capable de dire sur le corps.

danser

corps entiers est une danse ininterrompue, improvisée, qui a commencé à la tombée de la nuit et finira au lever du jour ou l'inverse, selon la saison, le lieu et l’événement dans lequel elle s’inscrit. La danse est créée au fil du mouvement, sans autre support que la mémoire du corps de la danseuse, qui rassemble en une chorégraphie organisée en temps réel, au fur et à mesure du déroulement de la performance, l'ensemble de ce qu’elle traverse, se remémore d’histoires et de ses pratiques du corps en mouvement.

la poésie s’honore

Performances sonores-poétiques curatées par Vincent Barras
FondationLouis-Moret, Martigny
Dimanche 30 novembre 2025, 15-20h

la poésie s’honore convoque et entrecroise des auteur.trice.s suisses et internationaux, inspiré.e.s dans leur pratique artistique par l’oralité et la question du son, réalisant des performances de poésie sonore et de poésie-action : Michèle Métail (F), Thierry Raboud (CH), CiaRinne (D-S), Jonathan Dumani (CH), Olivier Cadiot (CH), Julien d’Abrigeon (CH),Laura Vazquez (F) + 1-2 poète.esse.s à confirmer

Vincent Barras

Né en 1956
Basé àGenève

Vincent Barras a reçu une formation littéraire, musicale et médicale à Genève, Paris, Londres, et enseigné à l’Université de Lausanne (histoire de la médecine et des sciences), ainsi qu’à la HEAD Genève (son). Il poursuit une activité de recherche sur l’histoire du corps, de la médecine et des sciences, la musique, la poésie, et les arts contemporains, et développe simultanément un travail de création sonore, d’écriture et de traduction, de poésie sonore et de performance.

Il réalise des installations, concerts, créations dans divers lieux en Suisse, Europe, Amérique du Nord et du Sud, en solo ou avec des chorégraphes, musicien.ne.s, danseureuses, auteurices, plasticien.ne.s.

John Cage 

compositeur, poète et artiste plasticien états-unien (1912-1992), figure déterminante de la musique contemporaine, mais aussi, plus largement, de l’avant-garde artistique, sans compter son œuvre de poète et de penseur. Ouvert aux pensées philosophiques orientales, il a été à l’origine de nombreuses expérimentations musicales, telle piano préparé ou la musique aléatoire, de concepts comme l’indétermination, le rôle du silence ou du hasard dans l’art. Il fut l’un des inspirateurs du mouvement Fluxus, a été à l’origine du happening, a composé les musiques du chorégraphe Merce Cunningham, son compagnon. Son influence s’étend aujourd’hui encore bien au-delà de la musique, demeure majeure dans les arts contemporains, la danse, le paysage culturel au sens large.

Dieter Roth

(ou Diter Rot) (1930 – 1998), et artiste contemporain suisse d'origine allemande. Né à Hanovre, il déménage à Zurich en 1943. Après un apprentissage de graphiste à Berne, il développe une activité prolifique d’éditeur, poète, sculpteur, peintre, musicien, entre Copenhague,Reykjavik, les États-Unis, Londres, Düsseldorf, qui en fait l’un des artistes les plus multiples et les plus . Les Edizioni Periferia ont édité en 2014 un coffret rassemblant l’essentiel de son œuvre musicale et sonore, centrale au sein de son activité artistique polymorphe : Dieter Roth und die Musik. Ses « œuvres complètes »(livres et œuvre graphique) sont parues en 40 volumes à la fin du 20e siècle.

Caroline de Cornière

née à Caen (F), où elle se forme à la danse classique et à la danse contemporaine. Études de lettres modernes à l’Université de Rennes puis de danse au CNDC d’Angers. Elle danse avec J.Fiadeiro à Lisbonne puis avec la cie F. Berger à Lausanne. Établie à Genève, elle rejoint en 1996 la cie Alias où elle travaille pendant dix ans comme interprète, assistante, médiatrice et costumière. En 2007, elle crée la cie C2C et réalise ses propres projets de performances, installations et pièces chorégraphiques.Parmi ses dernières créations : Correspondance,Théâtre du Galpon, Genève, mai-juin 2023 ; Accorps, Compagnie Bleue, Genève, septembre 2023 ; Seule.s en scène, Pavillon ADC, Genève, novembre-décembre 2023. La création de récital est prévue en novembre 2025 au Théâtre du Grütli.

Thierry Simonot 

ingénieur du son, créateur de dispositifs de spatialisation et de diffusion du son, d’installations sonores, dont l’0rchestre de haut-parleurs de l’AMEG, il collabore comme régisseur et créateur sonore dans divers festivals et groupes de musique contemporaine.

Michèle Métail

poète et artiste, vit à Lassalle (F), figure majeure du mouvement dela poésie sonore et expérimentale. Lauréate du prix d’honneur Bernard Heidsieck-CentrePompidou en 2018. Elle réalise ses « publications orales » à l’occasion de multiples performances et expositions, et est l’autrice de nombreuses publications éditées aux Presses du réel ou chez divers éditeurs.

Thierry Raboud & Lucien Mullener

Thierry Raboud, poète, musicien et critique littéraire, né en 1987 en Valais, établi à Corseaux (VD), s’est formé aux Universités deLausanne et Fribourg ainsi qu’à la HEM de Lausanne. Lauréat d’une bourse de la Fondation Leenaards ; depuis 2022, président du Jury suisse de littérature. Publications, performances et installations, dont « Désastronautes » (avec V.Decamp) à Lausanne, Lucens, Locarno, et « Quand la dernière feuille »(avec Y. Bonvin Rey) à la Fondation Louis Moret, Martigny.

Lucien Mullener, batteur suisse, ayant étudié le jazz au Conservatoire de Fribourg puis à la Haute école la de musique de Lausanne (HEMU), est actif dans de nombreux ensembles de musiques contemporaines, mêlant le jazz, la musique électronique et la musique expérimentale.

Cia Rinne

née à Göteborg (S), a grandi en Allemagne et réside à Berlin (D). Autrice de poésie visuelle, sonore, et de pièces expérimentales et conceptuelles aux confins du théâtre, de la musique et de la philosophie. Son œuvre polyglotte joue sur la matérialité de la langue, les effets de sens, les jeux de mots, et prend toute sa dimension sous forme de performance. Nombreuses publications, dont L’usage du mot, revue L’Ours blanc, éditions Héros-Limite,Genève 2017.

Olivier Cadiot

écrivain, vit à Paris. Concerné par la question de l’écoute, du son et de la musique, auteur de performances avec divers musiciens, et de nombreux ouvrages poétiques, théâtraux et romanesques publiés par les Éditions P.O.L.,  dont le récent Départs de feu (2025).

Jonathan Dumani

poète et écrivain, basé à La Chaux-de-Fonds (CH), pratique le rap, le slam, la poésie sonore et l’écriture. Nombreux conserts et performances en Suisse et à l’étranger. Publications sous forme d’ouvrages, CD, LP, dont le récent Le vrai Visage de la pluie aux éditions La Veilleuse, Lausanne.

Laura Vazquez

poétesse et écrivaine française, vit à Marseille (F). Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Fondatrice de la revue de poésie Muscle. Nombreuses lectures, performances et publications en revues ou livres, dont Vous êtes de moins en moins réels, anthologie de ses poèmes (éditions du Seuil, 2022). Lauréate en 2021 du prix Wepler, et en 2022 du prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre.

Julien d’Abrigeon

poète et écrivain basé à Montélimar (F), pratique la poésie-action, la poésie sonore, visuelle, numérique. Membre du collectif BoXoN, qui a publié à Lyon la revue du même nom. Il a créé les sites T.A.P.I.N. (1998), et tapin² (2014), consacrés à la poésie contemporaine « hors du livre ». Nombreuses performances en France et à l'étranger.

Exposition
Performance
durée d'exposition
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lieux d'exposition

Autres artistes

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