Salle de contrôle
Stephan Crasneanscki(1969, basé à Berlin)
Simone Merli(1978, basé à Berlin)
feat. Anika, Charlotte Gainsbourg, Jim Jarmusch, Nan Goldin, Natalia Lafourcade, Willem Dafoe
Audio - 4 canaux, decollage triptyque, LED, tubes lumineux, quartz, horloges analogiques
Dur. 221’42”
Invisible Landscape est une installation sonore imaginée pour le grand hall et la salle de contrôle de la centrale de Chandoline – ancienne cathédrale hydroélectrique aujourd’hui désaffectée.
Conçu comme une traversée de paysages disparus ou en voie d’effacement, le projet conduit l’auditeur d’un extrême à l’autre : des glaciers du Groenland, enregistrés par Stephan Crasneanscki à l’été 2024, jusqu’au désert d’Atacama, le lieu le plus aride de la planète. La fonte de la glace devient matière sonore, amplifiée par le feedback spectral de la guitare de Jim Jarmusch, qui résonne tel un écho de la disparition des glaciers à travers le monde, avant de laisser place aux sons du désert, où les voix de Charlotte Gainsbourg, Nan Goldin et Willem Dafoe récitent les index de Rachel Carson, pionnière de l’écologie, transformant l’inventaire scientifique en élégie.
Plus loin, la voix et le chant de deuil de Natalia Lafourcade invoquent la mémoire et la sagesse des cultures autochtones, tandis qu’Anika Henderson tisse, à travers les mots de T. S. Eliot, une résistance poétique face à la disparition du vivant.
Une dimension visuelle accompagne la composition sonore, développée par Stephan Crasneanscki : un triptyque en verre intitulé Décollage présente des images partiellement effacées de glaciers valaisans aujourd’hui disparus, laissant place à de nouveaux paysages. Au centre de l’espace, une sculpture de verre brut évoque la fonte des glaciers. Deux horloges originales issues de la salle de contrôle, modifiées pour perturber la linéarité du temps, évoquent la théorie du « tipping point ».
Entre résonances industrielles, matières naturelles, voix incarnées et empreintes visuelles, Invisible Landscape explore l’absence, la mémoire et la fragilité des écosystèmes, invitant à écouter – et à voir – ce que le monde perd et ce qu’il lui reste encore à transmettre.
Direction artistique : Stephan Crasneanscki
Arrangements et production : Stephan Crasneanscki, Simone Merli, Sofia Sanseverino
Enregistrements de terrain au Groenland / Synthèse granulaire : Stephan Crasneanscki
Enregistrements de terrain supplémentaires au Groenland : Carlota Marques
Synthèse modulaire, son de particules : Simone Merli, Benjamin Flesser
Textes : Rachel Carson, T.S. Eliot, Stephan Crasneanscki
Mixage : Lorenzi Setti
Hall central
Stephan Crasneanscki
(1969, basé à Berlin)
Audio - 3 canaux
Dur. 60’00”
Dans l’espace principal de l’exposition, cette œuvre sonore se déploie sous la forme de brèves interventions d’environ une minute, diffusées toutes les dix minutes. Pensée pour coexister avec d’autres pièces sonores dans la salle, cette série agit comme une interruption discrète mais persistante – un souffle aquatique venant perturber le flux général.
Composée à partir d’enregistrements réalisés par Stephan Crasneanscki au barrage de Mauvoisin, situé à environ une heure au sud de Sion, la pièce établit un lien direct avec la centrale de Chandoline, alimentée autrefois par les eaux de ce même barrage. La centrale a cessé ses activités le mercredi 12 septembre 2012, date à laquelle l’œuvre fait référence.
Sur les grandes baies vitrées de la centrale, Crasneanscki a également installé une œuvre visuelle composée d’index extraits des ouvrages de Rachel Carson – biologiste marine et figure pionnière de l’écologie moderne, connue notamment pour son livre Silent Spring (1962). Les mots sélectionnés, centrés autour des thèmes de l’eau et des glaciers en fonte, ont été imprimés à l’envers et à l’envers sur les vitres, de sorte que la lumière du soleil les projette sur le sol de l’espace d’exposition. Selon l’heure et l’intensité lumineuse, ces mots apparaissent de façon plus ou moins nette – traces fantomatiques d’un savoir, d’un monde naturel en voie de disparition.
Prises de son sur le barrage de la Grande Dixence, Suisse & traitement musical : Stephan Crasneanscki
Mixage : Lorenzi Setti
Textes : Rachel Carson
Design graphique : Romain Iannone
Typographie : François Rappo
Salle d'accueil
Jean-Luc Godard & Soundwalk Collective
Avec une bande sonore originale du Soundwalk Collective,
composée d’enregistrements inédits réalisés sur les plateaux de tournage
et issus des archives de Jean-Luc Godard.
Film 16mm transféré sur support numérique, audio 2 canaux
Création pour la Biennale Son
Audio - 2 canaux
Dur. 2’13”
Réalisé en 1955 sur le chantier de la Grande Dixence, Opération Béton est le premier film de Jean-Luc Godard, où déjà s’esquissent ironie et pensée critique. Pour la Biennale Son, le Soundwalk Collective en propose une relecture : projection intégrale du film enrichie d’un mix inédit de la voix de Godard et de matériaux sonores issus de ses archives.
En 2014, Stephan Crasneanscki a obtenu un accès exceptionnel à cet espace intime, véritable sanctuaire rassemblant l’ensemble de ses biens : bobines de films, livres, documents de recherche, bureau de montage, notes manuscrites, croquis, photographies et enregistrements. Parmi ces trésors figuraient des bandes magnétiques regroupant des prises de son réalisées sur les plateaux de tournage – pour la plupart jamais utilisées dans les montages finaux. Crasneanscki y a extrait des fragments où l’on entend Godard diriger des répétitions musicales et formuler des idées sonores destinées à ses films. Ces archives, jusqu’ici inédites, composent la matière d’un nouveau paysage sonore, hommage à la dimension acoustique de son œuvre.
La projection est suivie d’une pièce sonore réalisée par Stephan Crasneanscki, enregistrée sur les rives du Léman à Rolle, le jour de la mort de Jean-Luc Godard, le 13 septembre 2022.
Entre puissance industrielle et souffle intime, l’installation met en tension deux temporalités — celle du jeune Godard face au progrès et celle de ses dernières heures au bord du Léman — pour questionner mémoire, modernité et traces sonores de l’existence.
Direction artistique et enregistrements de terrain sur le Léman : Stephan Crasneanscki
Film : Jean-Luc Godard
Arrangements et production : Simone Merli, Sofia Sanseverino
Mixage : Lorenzi Setti
Composé de l’artiste contemporain Stephan Crasneanscki et du producteur Simone Merli, Soundwalk Collective intègre le son, le film et les médias mixtes dans des œuvres spécifiques aux lieux et contextes.
Évoluant sur des lignes multidisciplinaires, Soundwalk Collective a cultivé des collaborations créatives à long terme avec des artistes et écrivains tels que Patti Smith, le regretté réalisateur Jean-Luc Godard, la photographe Nan Goldin, la chorégraphe Sasha Waltz, le réalisateur et musicien Jim Jarmusch, ainsi que l’actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg, entre autres.
Au cœur de leur philosophie artistique se trouve l’exploration du son comme médium permettant de naviguer et d’interpréter les complexités de l’expérience humaine et de l’environnement. Leur pratique exploite ainsi le potentiel narratif du son à travers des médias tels que les installations artistiques, la danse, la musique et le film.
Leur bande originale pour All The Beauty and the Bloodshed (réalisé par Laura Poitras) a remporté le Lion d’or au Festival de Venise 2022, et a été interprétée en direct à la Neue Nationalgalerie de Berlin avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin. En 2024, Soundwalk Collective a présenté et performé un programme de trois jours, Correspondences, avec Patti Smith au Festival de Venise, sur invitation de la Fondation Cartier.
Soundwalk Collective s’est produit et exposé dans de nombreuses institutions, festivals et foires, notamment : Brooklyn Academy of Music (New York), CCB (Lisbonne), Centre Pompidou (Paris), documenta (Kassel), FRIEZE (New York), kurimanzutto (New York), Manifesta (Palermo), Neue Nationalgalerie (Berlin), Mendes Wood DM (São Paulo), MOT Museum of Contemporary Art (Tokyo), Museo de Arte Moderno de Medellin (Medellin), Onassis Stegi (Athènes), Piknic (Séoul) et Volksbühne (Berlin).
Audio - 3 canaux
Dur. 60’00”
Dans l’espace principal de l’exposition, cette œuvre sonore se déploie sous la forme de brèves interventions d’environ une minute, diffusées toutes les dix minutes. Pensée pour coexister avec d’autres pièces sonores dans la salle, cette série agit comme une interruption discrète mais persistante – un souffle aquatique venant perturber le flux général.Composée à partir d’enregistrements réalisés par Stephan Crasneanscki au barrage de Mauvoisin, situé à environ une heure au sud de Sion, la pièce établit un lien direct avec la centrale de Chandoline, alimentée autrefois par les eaux de ce même barrage. La centrale a cessé ses activités le mercredi 12 septembre 2012, date à laquelle l’œuvre fait référence.Sur les grandes baies vitrées de la centrale, Crasneanscki a également installé une œuvre visuelle composée d’index extraits des ouvrages de Rachel Carson – biologiste marine et figure pionnière de l’écologie moderne, connue notamment pour son livre Silent Spring (1962). Les mots sélectionnés, centrés autour des thèmes de l’eau et des glaciers en fonte, ont été imprimés à l’envers et à l’envers sur les vitres, de sorte que la lumière du soleil les projette sur le sol de l’espace d’exposition. Selon l’heure et l’intensité lumineuse, ces mots apparaissent de façon plus ou moins nette – traces fantomatiques d’un savoir, d’un monde naturel en voie de disparition.Prises de son sur le barrage de la Grande Dixence, Suisse & traitement musical : Stephan Crasneanscki Mixage : Lorenzi Setti Textes : Rachel Carson Design graphique : Romain Iannone
Composé de l’artiste contemporain Stephan Crasneanscki et du producteur Simone Merli, Soundwalk Collective intègre le son, le film et les médias mixtes dans des œuvres spécifiques aux lieux et contextes.
Évoluant sur des lignes multidisciplinaires, Soundwalk Collective a cultivé des collaborations créatives à long terme avec des artistes et écrivains tels que Patti Smith, le regretté réalisateur Jean-Luc Godard, la photographe Nan Goldin, la chorégraphe Sasha Waltz, le réalisateur et musicien Jim Jarmusch, ainsi que l’actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg, entre autres.
Au cœur de leur philosophie artistique se trouve l’exploration du son comme médium permettant de naviguer et d’interpréter les complexités de l’expérience humaine et de l’environnement. Leur pratique exploite ainsi le potentiel narratif du son à travers des médias tels que les installations artistiques, la danse, la musique et le film.
Leur bande originale pour All The Beauty and the Bloodshed (réalisé par Laura Poitras) a remporté le Lion d’or au Festival de Venise 2022, et a été interprétée en direct à la Neue Nationalgalerie de Berlin avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin. En 2024, Soundwalk Collective a présenté et performé un programme de trois jours, Correspondences, avec Patti Smith au Festival de Venise, sur invitation de la Fondation Cartier.
Soundwalk Collective s’est produit et exposé dans de nombreuses institutions, festivals et foires, notamment : Brooklyn Academy of Music (New York), CCB (Lisbonne), Centre Pompidou (Paris), documenta (Kassel), FRIEZE (New York), kurimanzutto (New York), Manifesta (Palermo), Neue Nationalgalerie (Berlin), Mendes Wood DM (São Paulo), MOT Museum of Contemporary Art (Tokyo), Museo de Arte Moderno de Medellin (Medellin), Onassis Stegi (Athènes), Piknic (Séoul) et Volksbühne (Berlin).