Max Neuhaus

(US)
Max Neuhaus
Max Neuhaus Estate, Proposals for Aural Gardens, Sound spaces formed solely with plants and topography, Notes on method I-V, collection Frac Franche-Comté, photo: Blaise Adilon

Sound Installation, 1979,“The Clocktower’’, New-York

Encre, feutre, crayon et crayons de couleur sur papier, 76,5 x 65,5 cm

Oeuvre présentée dans le cadre de l'exposition Echos d'une collection - Oeuvres du Frac Franche-Comté

Le dessin se réfère à l’installation Five Russians (A Tuned Room), réalisée par Neuhaus à la Clocktower Gallery, l’espace qui a précédé le P.S.1 new-yorkais. Cette œuvre sonore, spécialement axée sur la physique du son et sa perception à travers les déplacements du corps, a été reconstituée au Frac Franche-Comté en 2016 dans le cadre de l’exposition Max Feed. Cette installation peut être reconstituée car elle est simplement pensée pour une salle carrée alors que la plupart des propositions de Max Neuhaus sont destinées à un lieu précis. Le titre s’inspire du type de chaises que l’artiste avait trouvées dans l’espace de la Clocktower. Le public pouvait les déplacer pour tester différents points d’écoute.

Le dessin montre la physicalité du son, les motifs symétriques correspondant à la propagation des basses fréquences et le maillage plus resserré des motifs aux hautes fréquences. Ces deux types de son produisent des effets différents, assez déstabilisants pour le corps. Les basses fréquences sont calculées pour entrer en résonance avec l’architecture et créer des poches dans l’espace où elles sont plus ou moins fortes, voire complètement silencieuses. Quant aux hautes fréquences, elles produisent un effet similaire, mais leur longueur d’onde correspond à la distance entre les deux oreilles, comme si la boîte crânienne était une petite chambre résonante, à l’intérieur de la grande chambre résonante formée par la salle d’exposition. Il suffit de bouger à peine la tête pour entendre le son changer complètement. Tous ces éléments identifient Five Russians, comme l’une des œuvres les plus significatives de la production de Max Neuhaus.

Proposals for Aural Gardens, Sound spaces formed solely with plants and topography, Notes on method I-V, 1988 - 2004

Crayon et crayons de couleur sur papiers calques, 6 x (21 x 29 cm)

Oeuvre présentée dans le cadre de l'exposition Echos d'une collection - Oeuvres du Frac Franche-Comté

Les dessins ont été réalisés pour un projet de «jardin auditif». À l’origine, il y a la fascination de Max Neuhaus pour la qualité sonore d’une variété de pins poussant aux Bahamas. Si le son de deux aiguilles qui s’entrechoquent est inaudible, la texture sonore de centaine de milliers d’aiguilles devient saisissante de richesse. Il est donc possible de créer une œuvre in situ sans dispositif technique, par le frottement des feuilles de différentes espèces végétales.

La modélisation du son dans l’espace serait déterminée par le relief du terrain, avec des zones où il serait absorbé par la végétation, et d’autres où le bruissement des feuilles se réverbérerait sur des surfaces paraboliques. Le travail sur les courbes du terrain permet de focaliser et de projeter le son. Il s’agit bien de dessiner le paysage – et cela de façon discrète, sans spectacularisation – et non d’ajouter des éléments sonores qui seraient activés par le vent ou l’eau comme cela se fait depuis longtemps dans l’art des jardins.

L’artiste se fait ainsi paysagiste, designer sonore. Un de ces jardins devait être implanté près d’une autoroute de Rotterdam et servir de paroi d’isolation phonique.

Max Neuhaus

Né en 1939 au Texas

Décédé en 2009 en Italie

Max Neuhaus étudie les percussions avec Paul Price à la Manhattan School of Music et obtient une maîtrise en musique en 1962. Il se produit en tant que soliste lors de tournées à travers les États-Unis avec Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen, donne des récitals en solo au Carnegie Hall de New York et dans quinze grandes villes européennes.

En 1966, il propose sa version de Fontana Mix, une partition graphique pour bande magnétique de John Cage, en plaçant sur des percussions des microphones reliés à des haut-parleurs placés face aux instruments. Fontana Mix Feed est considérée comme une étape primordiale dans l’histoire de la musique élctronique.

Dès 1968, Max Neuhaus renonce à se produire comme musicien et poursuit un travail d’artiste contemporain en développant des installations sonores – c’est lui-même qui forge l’expression – en travaillant le son, électronique ou électroacoustique, pour un espace particulier.

En 1977, il réalise Times Square. De sous une grille sur le trottoir de Manhattan émane ce que l’artiste comparaît aux sons que font encore entendre de grosses cloches quand elles ne sonnent plus. Cette installation existe toujours. Elle ne se remarque pas forcément.

Cette discrétion fait partie des principes créatifs de Max Neuhaus. Elle est aussi de mise dans les deux œuvres permanentes qu’il est toujours possible d’expérimenter en Suisse. L’une d’elle se situe dans un long couloir du siège de Swisscom à Worblaufen, près de Berne, et ne se visite que sur demande. L’autre est facile d’accès, à Genève, promenade du Pin (une pièce du Fonds cantonal d’art contemporain).

On peut aussi suivre en tout temps le conseil de l’artiste, tel qu’il le tamponnait dès 1966 sur les mains des personnes qui l’accompagnaient lors de balades à l’écoute des sons new yorkais. Listen est considéré comme sa première œuvre. À l’occasion de son 50e anniversaire, le Frac Franche-Comté a organisé l’exposition Max Feed.

Exposition
durée d'exposition
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lieux d'exposition

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