Film, 20'23
Production : Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
Cette œuvre se situe à la croisée du cinéma, de la sculpture et de la science, activant l’imaginaire de récits géologiques dans un contexte d’urgence climatique. Elle met en dialogue des glaciers alpins filmés sur pellicule et des paysages sous-marins reconstitués en 3D, explorant ainsi les complémentarités entre formes apprises et formes sensibles, entre concepts abstraits et perception du monde. Les artistes ont collaboré avec des institutions scientifiques. Le film commence avec le son d'un cor des Alpes résonnant dans les montagnes, tandis que les glaciers fondent. À distance, sur un bateau océanographique, des géologues sondent les fonds marins invisibles.
Partenariats : Sorbonne Université [ Direction Science, culture et société; Laboratoire Paleo-climate and Basins | UPMC · Institut des Sciences de la Terre de Paris; Laboratoire Géosciences Océan | UBO, Brest; Laboratoire d'Océanographie de Villefranche | Institut de la Mer de Villefranche]; Flotte océanique française opérée by Ifremer ; Eliis, éditeur de logiciel d'interprétation sismique; Festival Ovni et Hôtel Windsor, Nice; La HEAD, Département Cinéma | Option Son, Genève
Avec :
Jean-Philippe Adam, François Baudin, Madjid Bouayard-Agha, Matthieu Bressac, Patrick Costagutto, Charline Dally, Leila Gharbi, Stéphanie Girardclos, Melek Golbol, Christian Gorini, Carla Larvor, Camille Le Piver, Quentin L'helgoualc'h, Ambre Miserey, Luc Moreau, Dia Ninkabou, Nicolas Perrillat, Louis Petiteau, Jules Ramage, Emilie Riquier, Jean-Baptiste Rohou, Claudio Rosenberg, Clément Schneider, Paco Stil, Lucas Tortarolo.
Direction de la photographie : Aurore Toulon, Victor Zébo
Assistanat caméra : Lucas Plançon | Musique : Martin Balmand | Captation son : Christine Dancausse, Louis Lamarche | Images Paleoscan : Julia Borderie & Eloïse Le Gallo, Lucas Tortarolo | Support technique Paleoscan : Jean-Philippe Adam | Support technique 3D : Alexandre Peschmann, Thibaut William, Cyprien Quairiat
Montage : Julia Borderie & Eloïse Le Gallo avec Laura Rius Aran | Montage son : Benjamin Poilane, Mondine Ondin | Étalonnage : Aurore Toulon | Mixage : Yannick Delmaire, Blandine Tourneux | Recorder : Tom Nollet |Graphisme : Margot Duvivier |Artiste invité : Julien Prévieux
Installation de sculptures en sel et glace, dimensions variables
Les sculptures-personnages du film Æquo sont ici pour la première fois montrées dans une installation, en résonance avec le contexte de la ville de Sion : proximité avec le glacier du Rhône et la mine de sel de Bex. Ces formes ont été générées par des outils scientifiques dans un but artistique : pour donner corps aux datas scientifiques, les artistes ont extrait plusieurs corps géologiques en 3D du logiciel Paleoscan. Ce logiciel de géologie compile et traite les signaux sonores envoyés pour sonder les fonds marins pour en créer une imagerie 3D. Le signal sonore initial a été transposé d’un langage à un autre pour être imprimé par une imprimante 3D et faire naître ces formes en glace et en sel. Complémentaires, elles sont vouées à se métamorphoser et à disparaître au contact l’une de l’autre : devenir océan et devenir glacier imbriqués intimement. Ce geste sculptural éphémère, comme un outil pour de nouvelles hypothèses, matérialise un monde en transition. Ces formes tentent de figer le temps tant qu’elles peuvent, dans le contexte actuel d’urgence climatique, où la machine est à la fois vecteur de vision et de perte.
film 16mm (titre provisoire)
Comme un retour aux sources du projet Æquo qui devait initialement être tourné en Valais, les artistes proposent une balade expérimentale filmée avec une caméra bolex 16mm, entre le glacier du Rhône, la mine de sel de Bex, dont les stratifications rappellent la sédimentation marine, et le lac souterrain de Saint Léonard.
Nées en 1989
Basées à Paris
Duo d’artistes-réalisatrices françaises, Eloïse Le Gallo & Julia Borderie font de l’expérience de l’altérité une condition de la création artistique. Depuis 2016 et sur un mode exploratoire, elles s’intéressent ensemble à l’interaction profonde que l’eau entretient avec les territoires qu’elle baigne, de la source à l’océan, en remontant à l’origine génésique des êtres qui y vivent et à l’origine géologique des matériaux dans le paysage. Dans une approche documentaire poétique, l'œil de la caméra opère en catalyseur de rencontre, tout en questionnant les gestes humains qui façonnent matières et territoires. Au cœur d’un maillage de points de vue et de disciplines (techniques artisanales, géologie, chimie, biologie marine etc.) leur travail se développe à la croisée de la sculpture et du cinéma. Récemment, leur recherche les a amenées à s’interroger plus spécifiquement sur les complémentarités entre forme savante et forme sensible, dans des collaborations avec des scientifiques autour de formes générées par leurs outils technologiques de pointe.
Développant leurs projets lors de résidences, elles diffusent leurs films dans de nombreux festivals à l’international (Winterthur, Festival du nouveau cinéma de Montréal, Vidéoformes, Festival dei Popoli, Ovni) et participent à des expositions collectives et personnelles (Maison des arts de Grand Quevilly (2024), La Maréchalerie – centre d’art contemporain de l’ENSA Versailles (2022), Cac La Traverse Alfortville (2021), Gac Annonay (2020), Galerie/Espace d’art contemporain du théâtre de Privas (2018, France), Biennale d’Architecture de Venise (2018).