Dominique Blais

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Dominique Blais
Photo 1 : Dominique Blais, portrait, ©Eric Lamouroux | Photos 2-4 : Dominique Blais, Empyrée les Drapeaux (2023), © Biennale Son / FI'NI Stud | Photo 5 : Dominique Blais, Light House, 2013, © Biennale Son | FI'NI Stud

Empyrée (Les Drapeaux), 2023

Chaînes en acier et en aluminium anodisé, mâts, dimensions variables.

Courtesy de l’artiste et Galerie Xippas

Basilique de Valère, château de Tourbillon, silo proche de la gare, centrale de Chandoline

Les mâts de drapeaux repérés dans le paysage sédunois ont inspiré le projet de Dominique Blais, qui nous incite, comme le dit son titre, Empyrée, à élever le regard. Il a développé une série de drapeaux et de bannières de différents formats, aussi sonores que visuels, réalisés avec de fines chaînes métalliques. Vu de face, le maillage, tout en vibrations, laisse apparaître le ciel, ou un autre arrière-plan, et vu de côté il s’obscurcit comme une pluie métallique réfléchissant les éclats du soleil ou des étoiles. Agitées par le vent, les chaînes tintinabulent alors que l’accroche en acier qui sert de contrepoids peut produire un son plus sec. Les drapeaux signalent aussi des lieux de la Biennale.

Finale (Les Adieux), 2016

Installation : tirage lambda sur papier baryté, vidéo HD couleur, muette, 10'44''
Dimensions du tirage sans cadre : H 125 x L 158 cm, avec cadre : H 127 x L 164 x 4 cm

Oeuvre présentée dans le cadre de l'exposition Echos d'une collection - Oeuvres du Frac Franche-Comté

En 1772, Joseph Haydn ajoute un 5e mouvement à sa Symphonie n°45. Il s’agit de faire comprendre à son commanditaire, le prince Nicolas Esterházy, que les musiciens ne souhaitent pas prolonger le séjour au palais Esterházy, loin de leur famille restée dans la résidence principale, à Eisenstadt. Ainsi le compositeur avait décidé que les interprètes quitteraient la scène un à un, après avoir soufflé la bougie qui éclairait leur partition, plongeant progressivement la scène dans le noir. Le prince comprendra le message et le retour sera organisé dès le lendemain.

Dominique Blais « rejoue »la disparition progressive de l’orchestre (avec des élèves du Conservatoire de Besançon) et en propose une double captation en photographie et en vidéo. Il utilise pour cela le principe du sténopé. Un appareil photographique à sténopé se présente sous la forme d’une boîte dont une face est percée d’un trou minuscule qui laisse entrer la lumière. Sur la surface opposée à cette ouverture vient se former l'image inversée de la réalité extérieure, que l'on peut capturer sur un support photosensible.

Les deux formes d’images, fixe et en mouvement, se complètent pour livrer chacune à leur façon une stratification de l’ensemble des gestes des exécutant·e·s, ceux qui permettent de produire la musique, et ceux qui signifient son arrêt. Il en résulte des images fantomatiques, fragiles, sans plus de son.

Light House, 2013

Vidéo non sonore, 12'' en boucle
Courtesy l'artiste et galerie Xippas, Paris

Réalisée lors d’une résidence d’artiste à Nida Art Colony, sur l’isthme de Courlande, en Lituanie, la vidéo Light House montre le foyer lumineux d’un phare. Le double faisceau lumineux tourne dans un environnement saturé de rouge. Même si la vidéo ne dure que 12 secondes et qu’elle est silencieuse, il tourne en boucle, comme une allerte maximale, rendue bruyante et vitale par l’intensité de la couleur.

Dominique Blais

Né en 1974 à Châteaubriant 
Vit et travaille à Paris

Diplômé de l’École des beaux-arts de Nantes, du Conservatoire national des arts et métiers à Paris (DEA Média Multimédia) et de l’École supérieure des beaux-arts de Marseille, Dominique Blais a développé dès ses débuts un travail artistique contextualisé. Il cherche à formuler une réponse aux perceptions de l’environnement qu’il investit, y compris dans ses caractéristiques les moins visibles, les moins audibles. Les notions de temps, de vide, sont au cœur de sa démarche. Il utilise les médiums les plus divers, en adéquation avec son projet. L’art de Dominique Blais dialogue avec des références culturelles, historiques, cinématographiques, littéraires, ou avec les œuvres d’autres artistes.  

Les appareils d’enregistrements et de diffusion de la musique et du son, tout comme les références musicales, sont primordiaux dans son parcours. Ainsi, la première pièce qu’il revendique, Delay(ed), (2005) deux magnétophones dans le même espace reliés par un système de boucle d’enregistrements, questionne tant l’archivage sonore, sa fragilité et son obsolescence rapide, que la circulation du son dans l’espace. L’artiste rejoue la pièce en 2008 avec deux sculptures noires, répliques épurées et simplifiées des magnétophones qui, du son, ne sont plus que l’image (Les machines orphelines).

Cette matérialisation de l’immatériel, qu’il s’agisse du son ou du temps, est un des fils conducteurs de l’œuvre de Dominique Blais. Tout comme la matérialisation des flux, des énergies. Ainsi, en 2008, avec Sans titre (Lustre) il fait resurgir des sons(grincements, craquements du sol, écoulements dans la tuyauterie...) qui accompagnaient déjà les personnes habitant autrefois l’appartement devenu le centre d’art La Galerie à Noisy-le-Sec. Et l’année suivante, ce sont les fréquences hertziennes des séismes dans la région de Tokyo qu’il enregistre (Jishinha). En 2020 encore, il fait entendre des bruits de pas fantômes dans une installation sonore à l’hôtel de Rochegude, à Albi, investi alors par le centre d’art Le Lait.

Exposition
durée d'exposition
16
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2023
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2023
lieux d'exposition

Autres artistes

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