Conférence

La Centrale, le jeudi 9 octobre 2025 à 20h30

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Musique et amitié font plutôt bon ménage : c’est souvent entre ami·es que l’on décide un jour de faire de la musique. Et il n’est pas rare de faire de la musique en famille, en couple, entre parents et enfants.

L’exposition de cette amitié, et a fortiori la mise en images des liens familiaux ou de ce qui fait famille entre artistes ou musicien·nes, demeure néanmoins un angle mort du langage visuel qui s’y rapporte, pour la raison évidente que la représentation de ces sentiments comme de ces liens affectifs n’apporterait rien à la connaissance de l’œuvre, en ce qu’elle ne serait nullement constitutive de la démarche artistique, par essence individuelle, attachée à la personnalité et à la figure de son auteur. L’œuvre d’art parviendrait ainsi à exister au travers sa reproduction mécanique (la figure de l’auteur se trouvant quant à elle reléguée au hors champ). Tandis que l’œuvre musicale trouverait dans la représentation photographique de son interprète ou de son compositeur une forme de compromis sinon de résolution, puisqu’il n’y aurait par définition rien à entendre au sein d’une image.

Mais que se passe-t-il lorsque l’on se met à buter sur cette construction, que l’on décide en quelque sorte de transgresser ce code, et que la représentation même de ce qui fonde une amitié ou des liens familiaux commence à participer de l’expression visuelle d’une œuvre musicale ? Et que se passe-t-il lorsque l’on commence à faire de l’art non seulement entre ami·es mais aussi comme un·e ami·e, lorsque faire de l’art est d’abord un geste d’amitié ?

Ce sont ces questions que j’aimerais aborder au travers quelques exemples puisés dans l’histoire de la musique. Mais aussi en m’appuyant sur un cas d’étude exemplaire : celui qu’offre l’œuvre photographique de Catherine Ceresole.

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Maxime Guitton

Maxime Guitton, historien de la musique basé à Marseille, est le curateur associé de la 2e édition de Biennale Son

Actif depuis 2003, il a réalisé plus d'une centaine de programmations musicales et collaboré avec diverses institutions et lieux indépendants. Ses interventions s'étendent aux écoles d'art, centres d’art et musées prestigieux. Ancien pensionnaire de la Villa Médicis (2017-2018), il poursuit des recherches sur les archives du compositeur Alvin Curran. Responsable de la recherche et de la programmation artistique des Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM depuis 2018, il a également coordonné les dispositifs de soutien à la création du Centre national des arts plastiques (2007-2017).