La Centrale, du mercredi 22 octobre au dimanche 26 octobre 2025
Pendant trois mois, une programmation de films et de vidéos propose une traversée d’un demi-siècle d’image en mouvement en explorant quelques articulations possibles entre son, musique et image. Par une série de «bouquets» thématisés ou centrés sur la figure d’un·e cinéaste ou vidéaste, la programmation donne à voir le travail d’artistes emblématiques ou méconnu·es, pionnier·ères de l’art vidéo ou thuriféraires de la pellicule.
En un dialogue entre œuvres projetées (salle 1) et œuvres sur moniteurs cathodiques (salle 2), entre approches formelles, ethnographiques et politiques du son, la programmation s’attache notamment à souligner les usages et pratiques du portrait de musicien·ne, de la performance comme des paysages sonores.
Chaque semaine, les films et vidéos disséminent par touches discrètes, apparitions et motifs, raccords entre les bouquets et clins d’œil au programme de la Biennale : Paganini, un Walkman Sony, Jean-Luc Godard revu par John Zorn, des déserts de sel, le couple Bachmann / Ceresole, des fanfares, etc.
Une proposition de Maxime Guitton.
Salle 1
2018, 19’, couleur, stéréo
LUX
Evidence of things unseen but heard est un collage audiovisuel mené comme une enquête archéologique sur la scène musicale de la ville de Bristol, visant à cartographier spécifiquement le Bristol Sound. Le point de départ est le quartier de St. Paul’s, ou peut-être les plantations de sucre des Caraïbes qui ont enrichi Bristol grâce au commerce des Africains réduits en esclavage, ou bien encore quelque part au milieu de l’Atlantique, espace de connexion entre ces géographies et ces époques. La communauté majoritairement caribéenne de St. Paul’s s’est soulevée en avril 1980 contre la brutalité policière et plus largement contre les institutions racistes et les conditions d’oppression économique du gouvernement de Margaret Thatcher. Les siècles de violences coloniales résonnent encore, entremêlés aux nuits de révolte provoquées par un dispositif sécuritaire complexe, activé par la surveillance policière informatisée et les nouvelles lois de Stop and Search.
Né en 1983 (UK)
Basé à Paris
Louis Henderson est un cinéaste qui cherche de nouvelles manières de travailler avec les gens afin d’aborder et de questionner notre condition globale contemporaine, définie par le capitalisme racial et les histoires persistantes du projet colonial européen. Sa méthode de travail, d’ordre archéologique, utilise le net found footage. Elle vise à développer de nouvelles matérialités d'Internet, offrant la possibilité d'une résistance techno-animiste au néocolonialisme. Louis Henderson propose, essentiellement par le film, mais aussi par le texte et la performance, des formes et des moyens de décoloniser les technologies pour en inventer des usages émancipateurs