Les performances sonores in situ de Tobias Koch articulent diverses connexions auditives invisibles entre l'espace et le son. Ses compositions numériques s’y trouvent amplifiées par la matière architecturale environnante et ses propriétés acoustiques. Ces éléments jouent un rôle de plus en plus important à mesure que l'artiste parcourt l'espace, ponctuant ses performances d'une série d'interventions instrumentales.
La perception du public oscille entre une écoute purement sonore et une appréhension plus tactile des dimensions spatiales de l'espace pendant toute la durée de la performance. À l'aide de techniques d'improvisation, Tobias Koch met l'accent musical sur l'environnement physique, créant ainsi une partition étayée par un sentiment commun d'exploration et de compréhension, partagé par l'artiste et le public.
Verre, résidus organiques
Tobias et Dominique Koch, qui avaient déjà eu l’occasion de travailler ensemble, notamment pour l’exposition de Dominique, Beyond Chattering and Noise, au Centre culturel suisse à Paris en 2015, étaient en résidence à La Becque en 2022. Avec une grande variété de micros (hydrophone, géophone, captant les infra- et ultra-sons…), ils ont enregistré le paysage veveysan dans ses aspects grandioses comme dans ses moindres anfractuosités et nourri trente jours de radio avec les sons enregistrés, arrangés en temps réel.
Le matériel audio du projet terratones.fm a ensuite été utilisé pour générer des sculptures. Ces objets créés à partir des vibrations et des pressions atmosphériques dégagées par les sons pour souffler le verre en fusion peuvent être assimilés à des fossiles sonores. Ce sont ces sculptures qui sont exposées à la Centrale.
Le site terratones.fm permet de retrouver les sons enregistrés, des images des fossiles de verre et une série de conversations menées par Tobias et Dominique Koch pendant leur résidence avec Eduardo Kohn, Jeremy Narby et Salomé Voegeli. Il est question, en anglais, de sons, de silences, de vibrations, de plantes…
L’expérience Terratones a aussi nourri l’exposition de Dominique Koch au MASI de Lugano en 2022.
Tobias Koch réalisera également des performances pour la clôture de la Biennale, les 28 et 29 octobre.
Né en 1986 à Bâle
Vit à Bâle et à Berlin
Tobias Koch a étudié le design audio, la composition et la théorie musicale à la Haute école de musique de Bâle. Il travaille comme musicien et concepteur sonore pour le cinéma, le théâtre et la performance. Il a notamment accompagné dans les grands rendez-vous internationaux des pièces performatives d’Alexandra Bachzetsis, Alex Baczynski-Jenkins ou encore Price. Il a signé la design sonore et une partie des musiques du film Drii Winter deuxième long métrage de son frère Michael Koch primé ou nominé dans de nombreux festivals – meilleure fiction suisse 2023 et à Gand le Prix Georges Delerue pour la meilleure bande originale - et dans les salles en Suisse alémanique.
Tobias Koch déploie en parallèle une œuvre personnelle de plasticien et performeur sonore. Les spectacles qu’il crée avec le danseur Thibault Lac (Such Sweet Thunder, Fool’s Good), sont à mi-chemin du concert, de la danse et de l’installation sonore.
Tobias Koch collabore parfois avec sa sœur, la plasticienne Dominique Koch. C’est notamment le cas pour les Sound Fossils que cette dernière présente dans le cadre de la Biennale Son.