Performace sonore
Claire Frachebourg a superposé la carte des vals d’Hérens et d’Hérémence avec celle de la constellation du serpent, disposant des blocs de serpentinite dans chaque lieu-dit. Ces blocs, fendus et ouverts comme des livres, sont comparables à des œufs de serpent, porteurs des mythes de la création. Des tranches prélevées dans chacun sont réunies sous l'ancien tunnel des Pyramides d’Euseigne, hautes colonnes de terre coiffées de blocs de pierre, modelées par l’érosion glaciaire. La serpentinite, qui chapeaute les Pyramides, a voyagé des fonds marins vers le ciel et porte en elle la résonance vibratoire de son histoire. L'œuvre, inaugurée le 21 septembre 2024, sera activée lors d’une performance sonore à chaque équinoxe d'automne.
Née en 1988
Vit et travaille en Valais
Artiste pluridisciplinaire diplômée en 2012 à TIP (école de performance à Freiburg imBreisgau), puis en 2021 à l’EDHEA (École de design et Haute école d’art du Valais), iel serelie aux failles, aux trous, aux espaces qui génèrent de nouvelles résonances, relations etmanières d’être au monde à travers des écoutes situées. Ses axes de recherches touchentà l’imaginaire qu’engendrent les changements d’échelles physiques et temporelles. ClaireFrachebourg explore les potentiels de rencontres cachés et des voix imperceptibles quinous entourent. HIRs est un projet qui s’appuie sur ses explorations dans la montagne et deson rapport sensoriel à la pierre.
Installation sonore présentée lors de la 1ère édition de Biennale Son
Construction : Atelier Nolan Gosparini
Lumière: Lauriane Tissot
Claire Frachebourg a installé son Lifeboat dans ce qu’elle appelle «l’espace de respiration du bâtiment. Le son, «fluide social», mixe extérieur et intérieur. À partir d’une sculpture posée à la verticale dans les sous-sols, qui tient de la barque et de la momie, dont les tissus sont heurtés par les courants produits par les colonnes d’aération de l’ancienne usine, elle souhaite traduire des symboles liés autant à la naissance qu’à la mort. Ainsi, la forme de la barque évoque aussi bien une église gothique que le sexe féminin, un berceau qu’un vaisseau fantôme, voire une carcasse de baleine ou une fusée. «La barque préserve ce qui doit traverser, ce qui va survivre de l’autre côté», promet l’artiste.
Le son provient d’enregistrements réalisés en été 2023 durant la traversée de l’Islande au Groenland lors d’une résidence d’artiste sur le voilier le Knut organisée par MaréMotrice. Claire Frachebourg explique que le chant vient d’une rencontre inattendue alors que le voilier est resté en suspension deux jours durant dans un océan sans vent et loin des côtes.