Version installative
Lara Dâmaso a enregistré une piste qui évolue dans cet ordre : la grosse caisse réagit à la voix grave, le charleston aux harmoniques, au vocal fry, la caisse claire à la voix aigüe. La piste est d’abord amplifiée simultanément par les trois éléments. Lorsqu’elle arrive aux textures gutturales et aux harmoniques, la grosse caisse commence à répéter en boucle la première partie de l’enregistrement — les sons graves — tandis que le charleston et la caisse claire continuent à jouer le reste en direct. Lorsque la piste atteint les voix aiguës, le charleston commence à jouer en boucle les voix gutturales, et seule la caisse claire continue à jouer les voix aiguës en temps réel. À ce stade, le morceau est réparti en trois parties, chaque élément de la batterie « jouant » la qualité de voix qui lui correspond.
Performance de Lara Dâmaso avec le batteur Alex Lazaro
La Centrale, le 30 août 2025 à 17h
La performance de Lara Dâmaso explore la transformation et la transmission de la voix à travers différents corps résonants et instruments. Sa voix, diffusée en direct et bouclée, est transmise à des transducteurs fixés sur une batterie : chaque élément réagit à une plage spécifique du spectre vocal (grosse caisse pour les graves, caisse claire pour les aigus, hi-hat pour les harmoniques). Le batteur Alex Lazaro intervient simultanément, créant un dialogue vivant entre voix et percussion qui brouille les frontières entre instrument et interprète.
Née en 1996
Basée à Milan
La pratique de Lara Dâmaso conjugue performance, chant, vidéo et installation. Elle explore les interactions entre corps, voix et émotions collectives, souvent à travers le prisme du féminisme, de la mémoire et du rituel. Son travail puise dans la tradition orale, les gestes quotidiens et les techniques vocales pour créer des expériences immersives. Elle s’intéresse particulièrement à la voix comme vecteur de résistance, de soin et de transformation. Repérée sur la scène artistique européenne, elle développe une pratique engagée, sensible et politique, où le corps devient archive, matière vivante et espace de résonance.